

Atelier d'écriture
Je remercie chaleureusement Françoise SYLVOS,
Professeur des Universités - 9e section à la direction du
département de Lettres modernes pour son accueil.
L'atelier d'écriture qui a été mené avec une classe d'étudiants en Master de Lettres a été riche d'échanges et de questions qui ont porté tant sur la méthodologie que sur le processus créatif lors de l'écriture.
Des étudiants concernés qui ont déployé leur plume (et leurs ordinateurs) pour compléter une début de nouvelle que j'avais écrite spécialement pour eux ! Aucune IA n'a été utilisée, ni maltraitée lors de cet exercice de style :-)
Une belle expérience, à renouveler !
Merci à chacune et à chacun.




ATELIER D'ECRITURE
Lycée LEVAVASSEUR
Cette page présente les nouvelles écrites par les élèves de la classe de Première 1C
du Lycée LEVAVASSEUR lors d'un atelier d'écriture qui s'est déroulé en octobre et novembre 2024.
Nous remercions chaleureusement leur professeur, Claire BORDESOULLE !
=>> D'autres photos et témoignages dans l'onglet précédent "Conférences"
La première nouvelle est en ligne, les deux autres suivront bientôt !


"Les fleurs couvrent le mal"
De Lana Xitra, Capucine Rousseau, Sanjay Prugnières et Tom Pouget
CHAPITRE 1
En cette fin d’après-midi ensoleillée, le vent soufflait d’un rythme régulier sur la plage de l’hôtel Le Splendide. Nelly venait de ramasser ses cheveux en queue de cheval et avait posé son sac à ses pieds pour s’accouder à la balustrade, face à la mer. Elle ressentait la brise marine sur son visage. Elle alluma une cigarette, puis attrapa un document dans son sac. Elle observait avec dédain son devoir de criminologie en inspirant profondément. Elle retira ses ballerines pour jouer avec le sable sur les planches usées de l’esplanade, lorsqu’une voix résonna dans son dos.
—Je suis prêt à parier que vous n’avez pas encore identifié le tueur, n’est-ce pas ?
—Pardon ? on se connaît ?
—Salut, je m’appelle Liam. Je vous ai servi hier soir avec votre copine Annabelle, au bar du Splendide…
—Et comme ça vous écoutez les conversations privées ?
—Ça fait partie de mon boulot, et je suis très bon pour écouter. Nelly resta impassible, presque froide.
—Et du coup tu comptes repasser au splendide ce soir ? Si tu reviens je t’offre un verre.
—J’ai d’autres plans pour ce soir.
—Ah… Tu vois quelqu’un ?
—En quelque sorte… Avec Annabelle ça fait plusieurs mois qu’on prépare ça.
—Quand vous aurez fini vos affaires, passez au bar ! Je vous offre un verre, tiens, voilà ma carte, dit-il en s’en allant.
Nelly regarda la carte avec surprise. Il y était marqué le numéro de Liam au-dessous d’un panier de fleurs et de l’écriteau « Au temps des fleurs ».
A la nuit tombée, un cri retentit dans l’université. Le sang formait une flaque de plus en plus grande et le corps de la personne résidant chambre 106 gisait sur le sol. Le corps fut retrouvé au petit matin sur le gazon du rond-point précédent le portail de l’université, près du dos d’âne. Annabelle Casper est morte à l’âge de 22 ans et 6 mois dans l’enceinte de l’Université de droit et criminologie de Biarritz. L’info fit la une des journaux et dans les articles on pouvait lire que ses funérailles précipitées auraient lieu le surlendemain, y seraient conviés la famille de la défunte et ses amis proches. Les fleurs seraient fournies par la boutique du coin « Au temps des fleurs ». Une ambiance macabre régnait, des pas frénétiques retentissaient dans ce long couloir parsemé de carreaux en damier. Le corps n’avait pas encore eu droit à un enterrement en bonne et due forme que l’autopsie devait déjà être pratiquée. En effet, plus celle-ci était réalisée tôt, plus il y aurait d’indices encore présents sur la dépouille.
CHAPITRE 2
Le corps froid d’Annabelle était placé dans un sachet en plastique bleu opaque et reposait sur une civière usée à roulettes grinçantes, accompagnée d’une équipe de deux policiers et du médecin légiste, le Docteur Sravo. Ils arrivèrent au bout du couloir et entrèrent dans une salle très propre. Une valise en métal clair était posée sur une table protégée par une housse en plastique ; le médecin légiste s’avança et ouvrit la mallette.
« C’est parti… », dit-il sur un ton neutre.
La mallette contenait une série d’instruments (bistouri, scie, pince, écarteur, microscope…) qui brillaient tant ils étaient propres. Un policier, aveuglé par leur éclat, ferma les yeux par réflexe. Le médecin légiste sourit amicalement en lui conseillant de sortir si cela le dérangeait, mais le policier ne voulut pas bouger dans cette atmosphère tendue et resta dans la pièce malgré le malaise. Le médecin retira soigneusement le plastique et examina la surface du corps d’Annabelle.
— Une lésion à la tête avec un important hématome sur le front, dit-il. Certainement due à un choc… Vous avez l’arme du crime ?
— Non, docteur, répondit un policier.
Il souleva les cheveux blonds d’Annabelle, mais ne trouva pas d’autres blessures à la tête si ce n’est une plaie à l’arrière, qui montrait qu’elle était tombée violemment après le coup sur la tête. Puis il prit le sachet contenant ses vêtements, qui étaient couverts de boue.
— Le corps a été traîné au sol, vu l’état de ses habits…, dit-il. Il entreprit de retourner le corps nu d’Annabelle pour voir si son dos était abîmé, ce qui confirmerait la théorie du « corps traîné par terre ». Ce fut le cas : des égratignures le long du dos, très fines et superficielles. Et d’autres, sur les bras, un peu plus profondes que les précédentes car elle portait un débardeur ce jour-là.
— Le corps a bien été traîné sur quelques mètres au sol, d’où les griffures sur la partie supérieure du corps. Elle a dû être assommée par un objet plutôt ovale sur la tête, un coup suffisamment violent pour l’assommer, sûrement un homme vu l’état de la plaie frontale. Puis elle serait tombée violemment au sol, ce qui aurait décuplé le traumatisme crânien et l’aurait achevée. Enfin, le criminel aurait tiré le corps sur plusieurs mètres jusqu’à l’endroit où on l’a trouvée pour qu’elle se vide de son sang sur le sol. Son public ne prononça pas un mot.
— Je souhaite garder le corps plus longtemps pour tout ce qui est prélèvement d’empreintes et analyse de sa boîte crânienne. Pour connaître plus précisément la cause de la mort, dit-il.
— Il nous faut ce rapport d’autopsie au plus vite, Docteur Sravo, répondit un policier. Le médecin s’essuya le front et répondit :
— Oui. Je vous le fournirai dans dix jours environ.
CHAPITRE 3
L’enterrement d’Annabelle Casper se déroula par temps de pluie, deux jours après l’autopsie, dans le cimetière, non loin du square Saint-Charles, un lieu où Nelly et elle se rendaient souvent. Dans l’assemblée étaient présents les parents de la victime, sa famille, ses amis, sa meilleure amie Nelly, ainsi qu’un traiteur et l’entreprise “Au temps des fleurs”. Nelly avait préparé un éloge funèbre. Elle s’avança pour prendre la parole :
« Aujourd’hui, je me tiens devant vous pour rendre hommage à Annabelle, ma meilleure amie, ma moitié. Elle savait tout de moi. Je me souviens de nos nuits passées à étudier ensemble, de nos conversations interminables », dit-elle, les larmes aux yeux.
Après un court instant, elle reprit :
« Annabelle, je veux que tu saches que tu comptais énormément pour moi. Merci pour tout, pour chaque moment. Tu étais et demeureras toujours ma meilleure amie. Je ne te dirai pas adieu, car pour moi tu seras toujours là », finit-elle en posant une main sur son coeur.
L’assemblée applaudit, puis elle se recueillit. Lorsqu’on enterra le corps, Nelly s’effondra. Liam, en homme galant, vint la réconforter en la serrant dans ses bras ; il lui tendit un mouchoir puis l’abrita de son parapluie transparent. Nelly parvint tout de même à lui sourire et à le remercier. Puis, parce qu’il voulait continuer de la consoler, Liam l’invita à boire un café. Nelly accepta l’invitation et tous les deux se rendirent chez Café Moulu. — Alors comme ça, tu es toujours aussi galant ? demanda Nelly.
— J’essaye de faire de mon mieux, mais c’est surtout parce que tu as besoin de quelqu’un sur qui t’appuyer en ce moment.
— Merci d’être là, vraiment… C’est fou, on se connaît à peine.
— Eh bien, c’est l’occasion d’apprendre, lui dit-il avec un clin d’oeil.
— Tu sais, j’aimerais bien, mais il faut que je fasse mon deuil, répondit-elle avec une moue. Sur ces mots, Liam se mit à réfléchir.
— Tu sais, c’est forcément quelqu’un que tu connais qui l’a tuée. Si je dis ça, c’est parce qu’en tant qu’étudiante en criminologie, tu dois vouloir connaître l’identité du tueur ?
— Oui, j’aimerais beaucoup, et cela me permettrait de faire mon deuil.
— Alors, je vais t’aider. Ils se prirent dans les bras le et partirent ensemble du café.
CHAPITRE 4
Pendant ce temps, l’enquête avançait laborieusement.
La Police eut recours en vain aux caméras de surveillance de l’université, car elles étaient indisponibles ce soir-là. Le rapport négatif effectué par les agents semblait comme une satisfaction pour l’agresseur. Les agents de police conclurent juste que ce crime fut prémédité. Une autre équipe présente sur les lieux de l’agression interrogea le gardien car il était normalement le seul à être présent ce soir-là en extérieur.
L’un d’eux demanda :
— Avez-vous vu quelque chose de suspect ce soir-là ?
Le gardien lui répondit que non et qu’il ne vit le corps qu’au petit matin.
L’agent reprit :
— Vous n’avez rien entendu de suspect, des bruits de pas ou autre ?
Le gardien prit un petit temps pour répondre. Puis affirma :
— Effectivement, je reconnais avoir entendu quelques pas. Puis dans la pénombre qui baignait le campus je me suis mis à marcher dans leur direction. Après avoir marché pendant environ 15 minutes, je me suis dit qu’il devait s’agir d’un animal sauvage. De plus la pluie et le brouillard n’arrangeaient rein. Le lendemain, quand les premiers rayons de soleil commencèrent à luire dans le ciel je suis reparti faire une inspection. Et à ma grande surprise je vis le grillage au niveau de la porte sud découpé.
Le policier l’écoutait attentivement puis le coupa :
— Pourriez-vous me ramener à l’endroit que vous me décrivez ?
— Oui, suivez-moi, lui répondit le gardien.
Le policier demanda l’accompagnement de plusieurs collèges pour prendre des photos et éventuellement des prélèvements d’empreintes sur le grillage. Arrivé sur les lieux, le gardien leur montra le grillage, puis il finit son histoire :
— Et après avoir fait cette découverte je vis sur le rond point le corps de la jeune fille ensanglanté. Je me rapprochai pour lui porter secours. Mais j’ai essayé de lui parler et de sentir son pouls mais en vain, elle ne répondait plus. J’ai immédiatement appelé le SAMU et les forces de Polices mais malheureusement était trop tard.
Le policier le remercia pour ce témoignage et lui annonça qu’une cellule de crise avait été ouverte au niveau de la mairie. Pendant qu’ils parlaient avec le gardien, d’autres policiers parlaient avec les voisins de la chambre 106. Seule une fille de la chambre 110 du même âge que la victime témoigna du fait qu’elle avait entendu des bruits de couloirs vers minuit. Elle disait qu’il pleuvait ce qui l’empêchait de voir à travers la fenêtre de sa chambre. L’agent en conclut qu’elle devait être fatigué. Un des policiers intrigué par l’ horaire de coucher de la jeune fille, lui en demanda la raison. Celle-ci leur dit qu’elle avait beaucoup de travail pour le lendemain et lui montra en justification au travers de son agenda tout mignon, son travail effectué. Après quelque temps passé à discuter les policiers la remercièrent également pour son témoignage et sa coopération.
Sur les lieux où Annabelle avait été trouvée on pouvait avoir une preuve que la jeune fille disait vrai. En effet la fenêtre de la chambre de Annabelle était grande ouverte ce qui pouvait faciliter la sortie du corps. L’enquête occupait encore la presse et la télévision locale ne parlait que de cela. Les journalistes faisaient un point tous les jours sur l’avancée de l’enquête. Le criminel était activement recherché par les services de Police.
Durant deux semaines, toutes les nuits, de nombreuses patrouilles de Police tournèrent et surveillèrent l’établissement.
CHAPITRE 5
Loin de tout ça, Liam s’occupait de son bar. Quand, un soir, Nelly vint le voir.
Tous deux discutaient de leur journée de leur travail car Nelly venait de trouver un poste à mi-temps dans la fonction publique, parallèlement à ses études. Elle aimait regarder sur la petite télévision présente dans le bar de Liam les derniers éléments de l’enquête. Quelques semaines étaient passées depuis l’enterrement d’Annabelle, et Nelly et Liam se rapprochaient de plus en plus. Liam passait tout son temps à essayer de redonner le sourire à Nelly, et à force de passer des heures ensemble, elle tomba follement amoureuse de lui. Il aimait sa façon de parler, son attitude et sa détermination à trouver le coupable. Les deux étaient plus amoureux que jamais, en particulier Liam, et ils sortaient officiellement ensemble. Ce faisant, Nelly ne paraissait plus en deuil. Les jours suivants, Nelly reçut un appel préoccupant de la police. Ils avaient trouvé de nouvelles preuves liées au meurtre d’Annabelle et voulaient l’interroger.
Le matin de l’interrogatoire, Liam accompagna Nelly jusqu’au commissariat, inquiet mais présent pour elle.
— Tout ira bien, lui dit-il en lui prenant la main.
Nelly entra dans la pièce d’interrogatoire, le coeur battant à toute vitesse mais conservant une attitude calme. Le commissaire était assis en face d’elle, avec un dossier posé devant lui.
— Mademoiselle Nelly, nous avons retrouvé des éléments qui suggèrent que vous étiez présente sur les lieux le soir de la mort d’Annabelle. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi des traces de vos empreintes ont été découvertes sur l’objet qui a servi à l’assommer ?
Le sang de Nelly se glaça. Elle ouvrit la bouche, mais aucun mot ne sortit d’abord.
— C’est possible nous étions ensemble la veille dans l’après-midi… murmura-t-elle. Le commissaire la fixa, quelque peu satisfait de sa réponse en accord avec ses précédents dires.
Pendant ce temps, dans la rue, Liam attendait Nelly, stressé. Il connaissait Nelly et imaginait ses réactions. Nelly répondit enfin au commissaire, d’une voix tremblante :
— Annabelle et moi nous étions disputées cette soirée-là. Je suis partie furieuse… mais je ne l’ai pas tuée, je vous le jure !
L’interrogatoire se termina dans un silence pesant. Ils partirent du commissariat et se retrouvèrent sur cette plage ou ils s’étaient rencontrés. Une fois arrivés, Nelly vit Liam, et lui raconta la scène. Son regard à lui n’était plus le même. L’amour avait laissé place à l’incertitude.
— Dis-moi que ce n’est pas vrai, Nelly, murmura-t-il. Elle prit sa main, et le regarda sérieusement et presque au bord des larmes.
— Liam, je ne l’ai pas tuée. Tu dois me croire.
Mais dans le fond de lui, Liam n’était plus sûr de rien. Elle sortit son téléphone et l’information venait de tomber, « Un gardien d’Université embarqué au tribunal », en effet le gardien de l’établissement venait d’être arrêté car coupable selon l’enquête du meurtre d’Annabelle Casper. Les deux amoureux se regardèrent dans les yeux et Nelly dit :
— Alors, qui l’a tuée d’après toi ?

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